Les Glaciers Grondants

Texte et mise en scène David Lescot

Collaboratrice artistique à la mise en scène : Linda Blanchet

Chorégraphie : DeLaVallet Bidiefono

Cirque et conseil scientifique : Théo Touvet

Musique : Steve Argüelles, Benoît Delbecq

Scénographie : Alwyne de Dardel

Costumes : Sylvette Dequest

Lumières : Paul Beaureilles

Son : Alexandre Borgia

Régie générale : François Gautier-Lafaye

Administration : Véronique Felenbok et Clémentine Marin assistées de Faustine Nogues

Diffusion : Antoine Blesson

Presse : Nathalie Gasser

Avec Steve Arguëlles, Anne Benoit, DeLaVallet Bidiefono, Eric Caruso, Maxime Coggio, Benoit Delbecq, Marie Dompnier, Ingrid Estarque, David Lescot, Camille Roy et Théo Touvet

Le texte de la pièce est édité chez Actes Sud-Papiers

Une coproduction Compagnie du Kaïros, Théâtre de la Ville-Paris, la Filature-scène nationale de Mulhouse, Comédie de Caen, CDN de Normandie.Avec l’aide du CNT, la participation du Jeune Théâtre National et le soutien de l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne / DIESE # Rhône Alpes.La Compagnie du Kaïros est soutenue par le Ministère de la Culture – DRAC Ile de France

Dossier du spectacle

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Revue de presse

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Le temps qu’il fait. Les saisons…

Depuis plusieurs années je réfléchis à un spectacle qui sonderait notre rapport au temps météorologique, à ce phénomène naturel, qui nous conditionne et nous détermine, qui agit sur nous à la fois collectivement et individuellement, physiologiquement à coup sûr, mais aussi mentalement, et bien sûr psychologiquement.

Et voilà que le climat, ce que l’on nomme « les dérèglements climatiques », sont devenus un problème mondial, une cause d’urgence. Fin 2015, les dirigeants de tous les pays du globe se réuniront à Paris pour une Conférence internationale (la Conférence Paris Climat, ou COP21) dite « de la dernière chance ». Ils tenteront, comme ils l’ont déjà fait à maintes reprises et sans assez de succès, de statuer sur de nouveaux impératifs, afin d’endiguer la catastrophe, en l’occurrence de restreindre l’émission de gaz à effets de serre (GES) et de contrôler le réchauffement climatique.

Voilà une question transcendante, qui domine toutes les autres. Tandis que nous continuerons à vivre nos vies, le sort du monde sera débattu en haut lieu. Y serons-nous suspendus ou indifférents, haletants ou insouciants, tournés vers nous-mêmes ou rivés à nos écrans et à nos postes, dans l’attente de « l’Accord » ?
Telle est la situation, le contexte de ce projet : Les Glaciers grondants.

Un écrivain d’âge moyen, disons au milieu de sa vie, reçoit une commande d’un grand journal national. À l’occasion de la Conférence Paris Climat 2015, le rédacteur en chef lui propose de rédiger un article exprimant son point de vue sur l’événement et sur les dérèglements climatiques en général.

Mais l’écrivain, qui n’y connaît rien, entreprend désormais d’en connaître le plus possible. La commande de l’article en vient à l’occuper tout entier, il se sent investi d’une mission. Il se lance dès lors dans une enquête, qui est aussi une quête, presque une Passion.

Et tout cela dure un an, un cycle complet de saisons. La vie intime de l’Ecrivain se mêle à sa commande d’écriture. Il est en train de vivre une séparation, qu’il raconte à mesure qu’elle se déroule. Et il lui semble que le passage des saisons joue un rôle sur les événements de sa vie. Un rôle indéniable, bien qu’impossible à mesurer.

Les Glaciers grondants abordent un sujet actuel, aux enjeux brûlants, mais si nous le faisons avec les moyens du théâtre, c’est parce que c’est aussi pour nous une réflexion sur la place de l’Art dans nos vies.

Le texte comporte donc une part documentaire et une part intime. L’une et l’autre dimensions, loin de s’exclure, peuvent contribuer à s’enrichir mutuellement, à conférer au documentaire une profondeur sensible. Le texte écrit, le poème, coexiste avec l’expression spontanée, changeante, aventureuse, de l’improvisation.

De manière plus large, l’esthétique des Glaciers grondants sera faite d’un croisement de formes et de disciplines. Les événements et les représentations de l’Écrivain prendront forme et vie sur le plateau, dans une symphonie subjective des sens. Je pense au jazz, où à l’intérieur d’un cadre rythmique et harmonique peuvent se développer l’art de l’instant, la liberté de l’impromptu. Ce ne serait donc pas du free-jazz, (qui supprime le cadre), mais une forme ouverte, soudée par une trame dramaturgique. Je ne crois pas aux formes pures, mais aux mélanges, et je voudrais que ce spectacle le dise manifestement.

Les Glaciers grondants seront donc un carrefour de formes et d’expressions scéniques, physiques et verbales, poétiques et documentaires, mais toutes tenues par une ligne dramaturgique centrale, un véritable développement.

Et s’il est question de climat, c’est que le Climat nous est à la fois extérieur et intérieur. Il est autour de nous, au-dessus de nous, mais détermine ce qu’il y a en nous. Voilà ce que nous voulons faire : explorer les relations entre l’extérieur (le climat, la planète, le monde) et l’intérieur (les individus, leurs pensées, nous).

Persuadés que le théâtre est fait pour ça.